Quel sens donner à cette structure, l’Union européenne, qui n’est pas un État, ni un super-État ? Renaud Dehousse fait appel au contexte historique de la création de l’Union : éviter à la France et à l’Allemagne de se déchirer encore une fois.Quel est le pacte fondateur de 1950, pacte toujours actuel ? L’Europe comme entité politique n’est pas une idée neuve : en témoignent les tentatives napoléoniennes ou le 3e Reich.
En 1950, on veut innover, résoudre les problèmes en évitant les dominations de l’un ou l’autre, mettre en place un arbitre neutre. Robert Schumann lisant sa déclaration montre un personnage à la limite du pathétique, le contraire du super-héros que l’on imaginerait conduire une politique. Le héros n’était pas de mise, puisque le projet était de confier le pouvoir à une entité supra-nationale composées de personnalités désignées, qui n’auraient de compte à rendre à personne.
Pourquoi ce système étrange, sans précédent ?
Parce que le moteur de la construction européenne était - et reste - la peur. Contrairement aux mages d’Épinal qu’on nous présente, il ne s’est pas agi d’un mariage d’amour.
Les arguments avancés par Renaud Dehousse permettent de mieux comprendre pourquoi le système européen est aussi peu démocratique, et difficile à comprendre.
Vidéo : La déclaration de Robert Schuman (Paris, 9 mai 1950)