Dans les années 90, on pensait avant tout à ne pas perdre de temps : on pensait « télétravail », « télémédecine », « téléadministration »... C’était le temps des autoroutes et du TGV. Les territoires se structuraient par le rail et les routes, on allait le structurer également par l’information, les « autoroutes de l’information ». On n’aurait plus à sortir de chez soi.
Désillusion : ceux qui communiquent sont aussi ceux qui bougent. C’est que le lien social se crée aussi dans le train, l’aéroport ou l’avion. Ceux qui n’ont pas ou peu de lien social ne bougent pas non plus.
Le lien par la communication est aussi devenu le lien local, ressemblant au téléphone dans l’expression de la sociabilité, marqué par un ancrage territorial : sur les réseaux, les gens aiment mettre en avant leur territoire, plus que leurs données personnelles.
Et si les administrations, les services publics, les banques, ont cru pouvoir se passer de présence sur les territoires, ils ont rapidement perçu la nécessité d’un réseau physique.
Le numérique, c’est aménager, ou déménager le territoire ? Est-ce une aide, ou quelque chose qu’on subit ?
C’est à ces questions que Jacques-François Marchandise tente d’apporter des réponses expertes.