Le territoire n’a pas le monopole de la politique. La société en réseau, devenue une évidence, produit son propre espace démocratique, par la connexion entre des personnes, dans la proximité ou pas.
L’économie du partage ne définit pourtant pas, de façon universelle, un espace politique : il y faut un système de valeurs, des conflits, des règles, des arbitrages. Une Amap peut recouvrir diverses pratiques : assumer une position politique sur la production agricole, mais aussi être une simple coopérative d’achat. « L’espace politique ne sort pas tout casqué du fait du réseau ».
Aussi ne faut-il pas rejeter le « territoire », au nom de son enfermement ou de ses limites, mais le croiser avec ce qu’apportent les réseaux, ces derniers apportant la dynamique sociale quand les premiers disposent d’ingénierie politique, de légitimité, et d’outils bien rodés.
Martin Vanier fait trois propositions :
– Voter : « il faut pouvoir voter aussi sur les réseaux » ;
– Reconnaître une démocratie contributive, s’exprimant dans des actes et la fabrique de biens communs,
– Procéder au ré-enchâsser démocratique des outils techniques : SIVU, syndicats mixtes, SEM, agences... « tous ces machins dont les élus sont administrateurs », qui font l’essentiel de nos fluides, de nos biens, de nos services - mais restent en 2e ou 3e ligne, bien loin de nous. « Il faut ouvrir les boîtes ».