Vincent Chatellier, est ingénieur de recherche à l’INRA, proposait à l’issue du séminaire sur l’agriculture quelques axes de débat :
– L’avenir de l’agriculture est au milieu du gué, et dans le monde son développement est problématique, ne serait-ce qu’en raison de l’accès à une ressource rare, l’eau. Si l’on se projette à 50 ans, la France à des choses à dire...
– La contribution des agriculteurs, en France, est bien plus hétérogène maintenant. Les agriculteurs vont devenir les entrepreneurs du rural, proposer d’autres services à la société qui les entoure.
– Jusqu’où segmenter et normaliser ? La France, dont l’agriculture a une bonne réputation, ne peut se détourner de ce qu’elle sait faire. Question de tempo : c’est toute la question du glyphosate - normaliser trop, c’est prendre le risque d’un blocage.
– Il faut construire des réussites partagées. Dans certains secteurs, la France est très forte (le champagne, le cognac), et « nulle » dans d’autres. On ne vend pas à la hauteur de ce que l’on fait...
Vincent Chatellier est ingénieur de recherche au département EcoSocio à INRAE. Ses travaux portent sur les trois principales thématiques suivantes : l’économie des filières agricoles aux échelles internationale, européenne et française ; la diversité et les performances des exploitations agricoles ; les politiques publiques, les soutiens budgétaires et la régulation des marchés agricoles. Il a récemment contribué à un livre intitulé « Quelle politique agricole commune demain » et à deux projets de recherche pour le ministère en charge de l’agriculture : l’un sur la compétitivité des filières animales françaises ; l’autre sur l’hétérogénéité, les déterminants et les trajectoires du revenu des agriculteurs français. Il participe actuellement à une étude pour le compte du Parlement européen intitulée « The Green Deal and the CAP : policy implications to adapt farming practices and to preserve the EU’s natural resources ». Il est directeur-adjoint l’Unité Mixte de Recherche SMART-LERECO (une soixantaine de personnes localisées sur trois sites : Rennes, Nantes et Angers) depuis 2017 ; membre du comité éditorial de la revue INRAE Productions Animales et des éditions Quae ; Président de la Société Française d’Economie Rurale (SFER) depuis juin 2019. Pour en savoir, voir sa page internet.