Elisabeth Grosdhomme Lulin, directrice générale de Paradigmes et cætera (société d’études et de conseil qu’elle a fondée en 1998, consacrée à la prospective et à l’innovation), est aussi présidente du conseil d’administration de l’École nationale supérieure de création industrielle-ENSCI et administratrice des groupes Safran, Bongrain et Ciments Français. Elle tient un blog sur son site www.paradigmes.com.
Sur le thème « Le numérique, une révolution totale ? », elle s’interroge sur le devenir de l’action publique : plus collaborative, plus personnalisée, plus prédictive. L’action publique est de plus en plus co-produite (covoiturage pour le transport, par exemple) par les citoyens eux-mêmes, ce qui peut poser la question de la légitimité de l’État à définir le service public et amène à distinguer entre « bien public » et « bien commun ». Les besoins des citoyens évoluent, les réponses standardisées deviendraient insuffisantes.
Avec le numérique (parmi d’autres facteurs), l’action publique va devenir également préventive. Quelques exemples permettront de comprendre la nature de ces trois mutations, qui remettent profondément en cause certains des principes fondamentaux de notre vie collective.