Issues des premières opérations « habitat et vie sociale » à la fin des années 1970, la politique de la ville s’est progressivement déployée en étendant ses territoires (on compte aujourd’hui un millier de quartiers prioritaires) et ses champs d’intervention (du bâti à l’économique, de la santé à l’éducation, de la sécurité à la culture, etc.). L’effort de l’État atteint 500 M€ par an à quoi il faut ajouter 12 milliards € de l’ANRU. Pour autant, le sentiment domine d’un échec. Et si nous n’avions pas les bonnes lunettes pour comprendre les enjeux et mesurer les résultats ?
Marie-Christine Jaillet est directrice de recherche au CNRS. Spécialiste de la ville, elle a mené de nombreux travaux sur la périurbanisation et en particulier sur les modes de vie pavillonnaires. Elle s’intéresse également à la « politique de la ville » et à la requalification des quartiers « en difficulté ». Elle développe actuellement des réflexions sur les processus de métropolisation et leur impact sur l’organisation des modes de gouvernance urbaine. Après avoir dirigé un laboratoire de recherche pluridisciplinaire à l’université de Toulouse 2, le LISST (Laboratoire Interdisciplinaire Sociétés Solidarités Territoires) associé au CNRS et à l’EHESS qui réunit des sociologues, des anthropologues et des spécialistes des études urbaines et assuré la vice-présidence du conseil scientifique de son université jusqu’en avril 2012, elle travaille aujourd’hui au développement d’un Institut de la Ville à Toulouse et à la refondation du réseau français de recherche sur l’habitat et le logement (REHAL). Elle a été nommée à la présidence du Conseil de développement de Toulouse Métropole. Elle a écrit de nombreux articles, dont plusieurs ont été publiés dans la revue Esprit et a contribué ou dirigé plusieurs ouvrages dont La nouvelle question urbaine, Editions PUCA, 1999 ; Diversité sociale, ségrégation urbaine, mixité, Editions PUCA, 2008.