Cycle annuel 2021 · Session 4
Gouverner en situation d’incertitude
L’État s’est imposé depuis trois siècles comme forme dominante de l’exercice du pouvoir politique. Cette suprématie s’appuie sur sa capacité à assurer la sécurité des citoyens, par le monopole de la violence légitime d’abord, puis par l’État-providence. Face à la menace sanitaire, les réflexes étatistes et nationaux se sont une nouvelle fois affirmés. Pourtant les États sont de plus en plus pris en étau entre des enjeux transnationaux qui débordent leur champ d’action et des territoires infranationaux souvent plus engagés dans la transition écologique. Comment les compétences spécifiques de l’État s’articulent-elles aux niveaux infra et supra-nationaux ? Dans un monde de plus en plus instable, l’Union européenne deviendra-t-elle enfin une « Europe qui protège », autrement dit une puissance économique et géopolitique capable de prendre en charge la sécurité collective des Européens ? Et comment répondre au défi démocratique à l’heure où les niveaux de responsabilité s’entremêlent et où s’intensifient les tensions entre « fin du monde » et « fin du mois », intérêt individuel et besoins collectifs, court-terme et long-terme ?